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Tristan Lecomte, invité d’EXAPTATIONS – Juillet 2013

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tristan-lecomteAprès une première expérience professionnelle au sein du groupe L'Oréal en Corée du Sud, Tristan Lecomte fonde Alter Eco en 1998. Alter Eco est une entreprise de Commerce Equitable, présente en France, Etats-Unis et Australie. Puis en 2008, Tristan fonde le collectif Pur Projet qu'il dirige à présent. Pur Projet est un collectif qui assiste les entreprises dans l'intégration de la problématique du climat au cœur de leur raison d'être et de leurs métiers, principalement via la régénération et la conservation d'écosystèmes (reforestation, conservation forestière).

INSPIRE : Pour vous Tristan, où se situe la performance d’une entreprise? Dans son système de production, dans son marketing, dans la qualité de l’impact que son activité a sur tel ou tel territoire, dans les partenariats ou les connections qu’elle met en place avec les autres acteurs de l’économie? Ailleurs? Et quel lien faites-vous entre éthique et performance?

Tristan Lecomte : La performance d'une entreprise s'évalue forcement sur tous ces plans, économiques, sociaux et environnementaux, et ceci est de plus en plus vrai. On est passé d'une évaluation uniquement centrée sur le résultat net, au triple bottom line : people, planet & profit, à une vision encore plus intégrale de l'entreprise à présent, qui doit faire corps avec son écosystème et améliorer son impact vis-à-vis de multiples critères : le climat, l'eau, la biodiversité, les questions sociales… C'est l'intégration de cette vision écosystémique et la réconciliation de l'entreprise avec son écosystème qui garantit sa pérennité et performance à long terme. Notre rôle avec Pur Projet est précisément d'accompagner les entreprises dans cette voie : nous les aidons à évaluer, réduire et compenser (au sein de leurs filières, en interne) leurs impacts suivant ces différents critères, afin d'améliorer leur performance socio-environnementale et sécuriser leurs revenus à long terme. Une entreprise performante est forcément soucieuse de l'écosystème dont elle dépend (filières, salariés, clients, etc.). 

I : Compenser là-bas (dans les pays du sud) pour une consommation ici (pays riches consommateurs). Comment crée-t-on le lien pour que l’entreprise et ses clients se sentent plus concernés ?

TL: Il y a de multiples moyens pour créer du lien : en plantant des arbres dans les filières agricoles des entreprises, en offrant le parrainage des arbres qui sont plantés dans des projets aux collaborateurs ou aux clients, en sensibilisant le public au fait que la question du climat est forcement globale et qu'elle est liée à une question de solidarité Nord-Sud. La compensation est avant tout un mécanisme de solidarité internationale si on relit le protocole de Kyoto : les pays riches doivent payer dans les pays pauvres des mécanismes de développement propre, qui doivent permettre à ces derniers de se développer tout en préservant l'environnement. Les pays riches sont les plus gros pollueurs et doivent donc contribuer, en aidant les populations pauvres à faire face aux enjeux climatiques. On peut aussi mieux impliquer le public en insistant sur le fait que ces projets sont aussi un excellent moyen de relier l'Homme à la Nature, de donner plus de sens à nos activités humaines et qu'ils sont créateurs d'emploi et de croissance positive. C'est de l'innovation socio-environnementale au service de la Société et de l'intérêt général. 

I: Etre durablement performant, c’est  gérer les ressources (du moins les renouvelables) à un rythme qui assure leur pérennité. Est-ce qu’un tel positionnement parle aux entreprises prises dans la tourmente de la crise et du court terme ? Quels sont vos leviers d’actions pour les inciter à changer leurs comportements ?

TL : Les entreprises prennent pleinement conscience de ces enjeux et cette prise de conscience est en plein essor. Les entreprises sont parfois déjà confrontées à des difficultés d'approvisionnement du fait de la dégradation des écosystèmes de leurs filières d'approvisionnement, l'accroissement de la concurrence et de la demande avec une population mondiale de plus en plus nombreuse et les dérèglements climatiques qui imputent déjà des pertes significatives sur certaines récoltes et ressources. Les entreprises veulent à présent se réapproprier le rapport direct avec leurs filières d'approvisionnement en eau, matières premières agricoles et naturelles, minéraux…,  car elles ont clairement identifié un risque au niveau de leurs approvisionnements, donc les engagements sont pris ou vont l'être très prochainement et ce phénomène va s'accélérer très fortement dans les prochaines années à venir, c'est inéluctable. Les entreprises en ont déjà bien conscience, et celles qui ne prennent pas en compte leur écosystème disparaitront, tout simplement. 

I : Vous avez accepté de venir témoigner en septembre lors des INSPIRations 2013,  à Correns, pourquoi ? Que souhaitez-vous y trouver ou y apporter ?

TL : Je viens pour échanger sur le thème du rapport que l'entreprise entretient avec son écosystème, entendre les préoccupations des entreprises sur ce thème et proposer des solutions. Notre métier avec Pur Projet consiste à aider les entreprises à faire corps avec leur écosystème, à totalement réintégrer les externalités négatives de leurs activités pour sécuriser le développement de l'entreprise à long terme. La vision, le métier et le niveau de responsabilité des entreprises ont changé. L'entreprise se doit d'être un outil du développement et de la régénération des écosystèmes dont elle dépend. C'est une nécessité tant pour elle-même et son bon développement à long terme, que pour l'avenir de la Planète et de nos enfants. 


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